Au Congo, où au moins une personne sur trois est en surpoids, il arrive très souvent que les habitants confondent l’obésité avec la grosseur. En effet, selon les croyances socioculturelles, l’obésité serait critère de beauté (chez les femmes), de richesse et de santé chez les hommes. Le diabétologue Dr Christian Mboungou évoque les différents types de ce fléau médical ainsi que ses traitements.
Qu’est-ce que l’obésité ?
L’obésité se définit comme un poids au-dessus de la normale, quantifié par un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 pour un adulte. L’IMC s’obtient en divisant le poids par la taille au carré d’une personne majeure. Chez l’enfant ou les jeunes de moins de 18 ans, le calcul de l’obésité se fait à l’aide des courbes de croissances inscrites dans le carnet de santé. Comme toutes les autres maladies, l’obésité se constate chez un patient après un diagnostic médical.
Combien de types d’obésité existe t-il ?
On observe deux formes d’obésité qui varient en fonction de la morphologie et du sexe d’un individu. D’une part, il y a ce qu’on appelle l’obésité androïde. Elle se caractérise par le fait que les épaules soient plus larges que le bassin. La masse grasse s’installe plus dans la partie haute du corps. Ce phénomène aussi nommé “obésité abdominale” se remarque plus chez les hommes que les femmes au Congo. D’autre part, lorsque la masse de grasse est plutôt concentrée dans le bas du corps, on parle d’obésité gynoïde. Ce genre d’obésité favorise l’apparition du diabète de type 2. Toutefois, plusieurs stades existent avant d’atteindre un niveau d’obésité modérée, sévère ou morbide.
Quelles sont les causes de l’obésité ?
Une multitude de causes peuvent entraîner l’obésité. Le manque d’activité sportive est l’une des raisons principales de cette maladie. Cependant, d’autres éléments tels que le contexte psychologique sont aussi à prendre en compte. Certaines personnes prennent 10 ou 15 kilos en plus parce qu’elles sont en dépression. Effectivement, les antidépresseurs ont des effets secondaires tels que la prise de poids. A contrario, une grossesse peut aussi emmener une femme à un état d’obésité provoquée par les hormones. Dans d’autres cas, l’obésité peut aussi être héréditaire.
En réalité, seule une enquête alimentaire permet de détecter la vraie cause et d’établir le suivi d’une personne en surpoids.
Quels sont les risques et les conséquences de cette pathologie ?
Les conséquences de l’obésité sont principalement métaboliques : diabète, pathologies cardio-vasculaires (hypertension, AVC, crises cardiaques…). Il y a aussi les réactions dites orthopédiques (mal de dos et/ou aux genoux), des problèmes d’hygiène (mauvaise odeur, troubles cutanés…) et la sensation d’avoir chaud la plupart du temps. Mais il est essentiel de rappeler aux gens que la graisse ne se dépose pas qu’à l’extérieur du corps. Elle peut également se positionner en interne, c’est-à-dire sur les organes comme le foie par exemple. Et dans cette hypothèse, les personnes atteintes d’obésité souffrent du syndrome d’apnée du sommeil. Dans la nuit, elles arrêtent de respirer pendant un moment du fait que l’air n’arrive pas à bien circuler dans le corps.
Des traitements existent-ils ?
En général, dans le domaine médical, on préconise à tous les patients (malades ou pas) de pratiquer la marche ou une autre activité physique au moins trente minutes par jour, soit cent cinquante minutes par semaine. Ainsi, la prescription d’un traitement varie selon le dossier du malade. Un simple régime alimentaire peut être une alternative chez un patient quelconque tandis que chez un autre l’opération chirurgicale, notamment la pose d’un anneau gastrique, est plus appropriée. Certains médicaments contre l’obésité sont également présents sur le marché pharmaceutique mais les médecins ne les prescrivent pas couramment.
Avez-vous des conseils pour limiter les risques ?
Réduire la consommation d’aliments trop gras, pratiquer régulièrement une activité sportive, éviter les thés ou tisanes dits “minceurs”, car seulement 1% des consommateurs arrivent à maintenir leur taille après les avoir utilisés, et de surcroît la reprise de kilos est beaucoup plus rapide.
Par Sylverène Ebélébé