Les travaux d’exécution des engagements pris lors de la concession du terminal à conteneur par Congo Terminal, filiale de Bolloré Ports, s’achèvent sous peu. L’information a été donnée à la suite d’une visite terrain de ce vaste chantier, lors de la conférence de presse conjointe animée par le directeur général de Congo Terminal Pointe-Noire, Laurent Palayer et le directeur général de Bolloré Congo, Pierre Bellerose. Ces colossaux investissements réhabilitent le Congo dans sa vocation de pays de transit.
En effet, dans le cadre du partenariat public-privé signé en 2009, Congo terminal avait pris l’engagement de doter le Port Autonome de Pointe-Noire d’un terminal à conteneur moderne, compétitif et attractif, à la hauteur des ambitions économiques du Congo et soutenu atteindre les trois objectifs qui lui avait fixés :
Améliorer le trafic national avec la modernisation des installations qui dataient d’une quarantaine d’années, développer l’hinterland à partir de Pointe-Noire et enfin devenir la 1ère plateforme de transbordement de la sous-région.
Avec près de 240 milliards de fcfa d’investissements déjà réalisés à fin 2016 sur un projet global de 350 milliards, ces objectifs sont pour ainsi dire atteints.
Cette somme comprend principalement, la construction et l’allongement des quais portés à 1,5 km linéaire dont 270 mètres gagnés sur la mer, l’augmentation du tirant d’eau à -16 m permettant au Port de Pointe-Noire d’accueillir tous types de navires, notamment des porte-conteneurs d’une capacité de plus de 10.000 EVP (équivalent vingt pieds).
Les travaux réalisés par Congo Terminal ont aussi consisté en l’extension des surfaces de stockage de 31 hectares exploitables sur le quai G, la réhabilitation en cours de 6ha au quai D. A ce jour, le terminal dispose de 33 hectares de stockage sur les 38 prévus à termes. Mais y il a aussi l’installation de six portiques de quai, 16 portiques de parc, quatre grues mobiles de type Gottwald, sans oublier la centrale électrique de 12.500 kva, la zone logistique interconnectée au réseau ferroviaire, différents systèmes informatiques, etc.
« Le Congo est doté du plus bel outil qu’il soit pour recevoir les plus grands navires. Nous avons quatre grands armateurs du monde qui viennent ici…ils ont choisi notre terminal comme plateforme de transbordement car plusieurs options leurs sont offertes importer rapidement leurs marchandises ou les exporter à un coût moindre. Aujourd’hui Congo terminal est techniquement capable de livrer un conteneur au client, 24h après. Cela donne plusieurs marges aux importateurs. Leurs coûts opérationnels ont chuté d’au moins 50 %. » précise Laurent Palayer, directeur général.
Vers une réduction des coûts
« Il faut noter qu’un comité de pilotage co-présidé par les directeurs généraux du PAPN et des douanes travaille depuis plusieurs mois déjà sur la réduction des coûts et temps de passage portuaire. Ceux-ci sont déterminés par l’addition de plusieurs facteurs et intervenants, des services tant privés que publics. Les mesures prises par ce Comité ont déjà permis de réduire le temps de passage d’un conteneur de 23 à 14 jours. Et les prochaines décisions vont encore le réduire …nous espérons qu’ils atteignent les 10 jours. Nos investissements ont d’ailleurs considérablement contribué à la réduction de ce temps de passage» renchérit Pierre Bellerose le Directeur général pays de Bolloré Transport & Logistics Congo.
De plus en plus de marchandises malgré la conjoncture
Le port accueille de plus en plus de marchandises en trafic national, et surtout en transbordement et ce malgré le contexte économique mondiale difficile. D’environ 180 000 conteneurs manutentionnés en 2009, Congo Terminal atteint maintenant 562 000 conteneurs en 2016, avec un pic de 620.000 conteneurs en 2014. ‘’ Nos investissements permettent de desservir tous les armateurs, pour les marchandises destinés au Congo et aux pays voisin, le Cabinda en moins de 24h, Matadi-Boma (RDC) en moins d’une semaine ou encore Kinshasa via Brazzaville en moins de 3 jours’’ rajoute Laurent Palayer.
Les ports limitrophes une menace pour le Congo ?
Malgré tout cela, il se laisse entendre que les projets portuaires limitrophes seraient une menace pour celui de Pointe-Noire, notamment les ports en eaux profonde du Cabinda, de RDC (Boma –Matadi), de Luanda et principalement le port de Kribi au Cameroun. ‘’Non ! Le port de Kribi ne constitue aucune menace’’ affirme sans ambages Pierre Bellerose, « L’Afrique a un besoin énorme en infrastructures, les Ports vont continuer à se développer, les consommations et les exportations sur le continent africain vont continuer leur monté, c’est une bonne chose pour le développement du continent ».
Actuellement, le Port de Kribi n’est pas encore opérationnel. Et lorsqu’il va démarrer il ne sera jamais une menace. D’abord il est géographiquement assez éloigné, à un jour et demi, presque deux jours de Pointe-Noire, ce qui est considérable en terme maritime. Sa vocation est d’abord de desservir le Cameroun pour compenser les problèmes de tirant d’eau du port fluvial de Douala. Il recevra de plus grands navires afin de pouvoir fournir ce grand marché qu’est le Cameroun, puis les pays voisins tels que le Tchad. Il est bien entendu possible que des activités de transbordements s’y développent. Pointe-Noire a son marché, il l’aura toujours. Les armateurs ont choisi Pointe-Noire et ils ne vont pas se déplacer sur Kribi qui ne pourra d’ailleurs jamais tout absorber. Chacun à son marché, le port de Kribi ne sera jamais en concurrence avec celui de Pointe-Noire. Grâces aux investissements réalisés et au développement des infrastructures routières, le port de Pointe-Noire va conserver son rôle de hub de la sous-région. Quant aux ports du Cabinda et de la RDC, ils ne sont pas encore amorcés. Mais d’ici là, le trafic au PAPN sera tellement important qu’il y aura de la place pour tout le monde.
Une baisse de 30% sur les exportations
L’impact de la crise économique sur les activités de Congo Terminal n’est en rien une menace pour le personnel qui y évolue. M. Laurent Palayer précise que ‘’les volumes ont baissé de -30% sur les exports et d’environ -20% sur les importations. Mais il y a un regain d’activités et nous espérons nous rapprocher des résultats de 2014 d’ici la fin de 2017’’. C’est pourquoi, nous avons une évolution des emplois avec une croissance continue des effectifs (771 agents actuellement), auxquels il faut ajouter 300 travailleurs occasionnels ou journaliers, en plus de trois à quatre cents emplois induits par la sous-traitance.
Un personnel à 99 % local, dont la qualité de service est certifié ISPS pour la sécurité et ISO 9001/2015 pour la qualité. Il permet de délivrer à nos clients un service du même standing que les ports d’Europe ou d’Asie.