Le danger des bouteilles recyclées

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Environ 15 millions des bouteilles en plastiques sont jetées dans toutes les artères de Pointe-Noire. Un constat alarmant qui pousse la population à réfléchir et à proposer des solutions pour remédier à ce fléau. Nayef Attie, Directeur Général de la Congolaise d’Industrie & de Commerce (CIC), pense que «les commerçants pourraient poser un acte de générosité en plaçant, par exemple, des bacs à ordures devant leurs boutiques afin de préserver l’environnement et garder la ville propre».

Une initiative qui engagerait la responsabilité civique des consommateurs, « parce qu’ils ont pris l’habitude de jeter les bouteilles n’importe où  après usage», constate-t-il.

Une habitude qui est en train de prendre de l’ampleur. Le nombre de bouteilles jetées que l’on trouve sur la plage de Pointe-Noire est incalculable.

Avantages et inconvénients 

Les bouteilles recyclées sont revendues aux commerçants au prix de 25 Fcfa l’unité. Ces derniers, avant de les revendre, les remplissent de  bissap, tangawiss (jus de gingembre), deau…

Rosie Nganga, vend ces boissons aux alentours de la plage tous les jours. Elle aussi utilise les bouteilles recyclées.

Pour elle, l’une des raisons qui expliquent le fait que les consommateurs acceptent d’acheter les boissons vendues dans ces bouteilles, «est le prix abordable pratiqué», explique-t-elle. Tout le monde n’a pas les moyens de s’acheter une bouteille d’eau, de jus ou bien une bière à la côte sauvage. Les prix de ces boissons varient entre 500 Fcfa et 1000 Fcfa.  C’est pourquoi «les consommateurs achètent nos boissons, puisqu’elles coûtent moins cher. Cent Fcfa seulement la bouteille d’eau», ajoute cette vendeuse.

Un choix qui n’inquiète pas ces consommateurs. «Je suis conscient des risques. Je viens à la plage tous les week-ends pour me détendre et me baigner. Je n’ai pas assez d’argent pour m’acheter une bouteille à 500 Fcfa», confie Alphonse Mabiala.

L’utilisation de ces bouteilles recyclées peut engendrer beaucoup de maladies. Pour Delly-Piergeo-Loukombo, médecin généraliste, «le risque est de santé publique majeure, vu la vulnérabilité à des pathologies dites aero-bucco-digestives. On entend par là la recrudescence de certaines épidémies  bactériennes, virales, parasitaires etc », explique-t-il.

Étant donné que, le risque zéro n’existe pas et que le plastique est un matériau connu pour être un réservoir à microbes longue durée, «la prévention dans l’abstinence serait plus qu’essentielle afin de prévenir plutôt que de guérir des éventuelles survenues de maladies», a ajouté le médecin.  

Implication des associations

La protection de l’environnement concerne tout le monde. Cette situation a suscité un regain de citoyenneté. C’est pour quoi, des associations comme le Groupement des Embouteilleurs du Congo (GEC), ont été crées dans le but de transformer les déchets en pavés. Selon cette association, environ 16 tonnes de plastiques devraient être traités par mois. Les Pontenégrins n’ont plus qu’à attendre la concrétisation de ce projet. Ils  pourront ainsi retrouver leur «Ponton la Belle» d’antan.

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