Wilfried N’zouka fait partie de la nouvelle classe d’entrepreneur congolais. Master II d’ingénierie financière en poche, il est à 24 ans à la tête de Group.Carre.General-Holding.
BrazzaMag: Présentez-nous votre entreprise
Wilfried N’zouka : Group.Carre.General-Holding est un conglomérat congolais dont l’activité principale est le placement de titres financiers par capital-risque. Nous avons comme vocation d’accompagner les entreprises sur le long terme et de soutenir la gestion ou le financement des projets structurants pour l’économie du pays. Nous sommes incubateurs et développeurs d’entreprises, seuls ou en partenariat avec d’autres entreprises nationales et internationales. Nous avons aussi deux filiales: Alliance Partners, spécialisée dans la conception de marque et Focus 360°, spécialisée dans les études de marché. Une troisième entreprise devrait bientôt voir le jour avec pour vocation l’import-export.
Vous voyez les choses en grand. Qu’est qui vous a amené à vous lancer ?
Généralement quand je travaille dans un domaine, j’ai plein d’idées qui me viennent à l’esprit. J’ai toujours voulu être indépendant. Et puis, je me suis rendu compte que c’est à travers la création de plusieurs entreprises que je pourrais combattre le chômage au Congo et dans les pays voisins. Nous faisons en sorte de toucher plusieurs secteurs d’activité et de nous développer ailleurs qu’au Congo-Brazzaville.
Quels sont vos projets justement?
Nous avons obtenu la distribution exclusive d’un produit tactile pour le Congo-Brazzaville mais également pour le Congo Kinshasa. L’année prochaine, nous allons ouvrir un bureau là-bas et recruter du monde. Nous participons à la baisse du chômage avec nos moyens. Aujourd’hui, nous somme dix salariés.
Vous avez fait vos études au Maroc. Vous implanter à Brazzaville cinq ans après avoir quitté le pays n’a pas du être simple…
Au début, quand on revient, on est très motivé. On a plein de grands projets. Je me faisais souvent « refouler » car mes projets étaient trop ambitieux par rapport aux attentes d’ici. J’ai donc reculé d’un cran et je me suis mis au même niveau que les attentes du marché. Mais nous avons fini par les convaincre… Ils ont fini par nous suivre dans la conception de marque, par exemple, qui est un secteur encore peu développé au Congo. Notre stratégie marketing personnelle a été efficace puisqu’elle nous a permis d’aller chercher des clients dans les secteurs où nos concurrents ne sont pas encore allés.
Comment vous y prenez-vous pour trouver ses clients ?
J’ai trouvé mon premier client grâce à une connaissance. Elle cherchait le type de service que nous proposons. Aujourd’hui, nous avons de grandes entreprises congolaises comme clients. Et même le gouvernement congolais! Il a eu besoin de nous dans le cadre des jeux africains qui se sont déroulés le mois dernier.
Quels sont vos objectifs dans les dix prochaines années ?
Nous aimerions avoir dans notre portefeuille au moins 10 entreprises, nationales ou internationales, détenues à un minimum de 60% du capital. Nous sommes sur le point de lancer la filiale d’import-export Master Trad Corporation. Au début de l’année prochaine, nous ouvrirons notre premier bureau à Kinshasa.