Depuis l’an dernier, ce tranquille moyen de transport dessert plusieurs quartiers de la capitale océane : le train scolaire de Pointe-Noire. Trois fois par jour, du lundi au vendredi, il permet aux travailleurs et aux élèves de se déplacer en évitant les embouteillages.
Il est 13h en gare de Pointe Noire ce lundi après-midi Placide, le chef de train, siffle le départ. Chaque jour des centaines de Ponténégrins s’engouffrent dans les trois confortables wagons qui marqueront neuf arrêts au total. « Nous réalisons un trajet le matin très tôt, puis un second dans l’après-midi à 13h et un dernier en fin de journée à 17h » explique Didier, un contrôleur. Il faut en effet compter entre 1h et 1h30 pour parcourir les 18 kilomètres qui séparent la gare du centre-ville de celle de Ngondji.
Ghys, élève de seconde, grimpe à bord au niveau du quartier OCH, où se trouve son lycée, pour rentrer chez lui. « C’est plus rapide que le bus, il y a moins d’embouteillages et c’est le même prix, 150 CFA » raconte le jeune homme, tout heureux de terminer sa journée d’études.
Désenclaver des quartiers
À Tié Tié c’est l’effervescence, seule une grosse pluie vient chasser tous les vendeurs et veudeuses qui envahissent habituellement la voie ferrée. Tandis que tout le monde se réfugie sous le toit de la gare, Alida, 32 ans, monte dans le train pour se rendre à Ngondji en balade avec sa sœur Aïcha et leur grand frère. Béninois, ils profitent du train pour découvrir les environs de Pointe Noire.
Après l’ébullition de Tié Tié et la succession des maisons du quartier Mpaka, le train arrive en zone marécageuse. Les constructions se font rares et les routes aussi… L’importance de ce moyen de transport prend alors tout son sens. « Bien entendu, notre rôle est de désenclaver les quartiers » rappelle Loemba, l’un des trois contrôleurs du train – soit un par wagon.
Une fois à Ngondji, la locomotive doit manœuvrer pour retourner en tête du convoi et partir en sens inverse. Dans la cabine c’est « Makassa », qui est à la manœuvre, secondé d’Alfrez et de Dedrel, les deux aides-conducteurs. Attentifs et souriants malgré la pluie, ils réussissent leur entreprise avant d’attendre 15h20, horaire du départ en direction de la gare centrale de Pointe Noire.
Par Julie Crenn
Photos: Julie Crenn